mercredi 30 septembre 2015

Ce qu'on pense de #DarkWildNight



Dark Wild Night, l'histoire  d'amour grandissante entre Lola Louise Castle et Oliver Lore qui ont pour même passion commune : les bandes dessinées.

On les retrouve environ six mois après Las Vegas où l'on apprend qu'au final c'est le seul couple qui n'a pas couché ensemble lors de cette fameuse soirée arrosée. Oliver a ouvert sa boutique de comics Downtown Graffick et Lola voit son rêve se concrétiser : elle devient une auteure bestseller de bandes dessinées grâce à Razor Fish, qu’elle écrit depuis ses quinze ans et qui va prochainement être adapté cinématographiquement.  Elle tente de se faire à sa nouvelle vie, en enchaînant rendez-vous professionnels, interviews, et l’écriture d’une nouvelle BD... Petit problème : sa relation avec Oliver prend plus de proportions qu’elle ne l’imaginait. Elle se rend compte qu'elle a plus que jamais besoin de son amitié mais les sentiments amoureux qui se créent au fur et à mesure prennent de plus en plus de proportion. Il devient le monopole de ses pensées mais Mademoiselle Castle n’aime pas dépendre de quelqu’un. Va-t-elle pouvoir tout gérer ? Sans oublier que ses précédentes relations amoureuses n’ont pas été des plus merveilleuses et des plus longues…


Avis de Riane :
Comment dire que Dark Wild Night est probablement le tome le plus mignon des Wild Seasons ? Vaut mieux pas que je vous explique, je vous laisse découvrir ça. Personnellement, un de mes rêves de petite fille est de tomber amoureuse de mon meilleur ami, et vice versa. Christina Lauren ne m’ont pas déçu. Loliver sont très différents des autres couples, c’est probablement ce qui fait le charme du livre. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti en lisant ce tome à fangirl total à cause d’un Oliver trop cute.
Not-Joe apparaît beaucoup puisqu’il travaille dans Downtown Graffick mais il est encore supportable x) Il pourrait être ami avec Georges, l’assistant de Sara Stella… Tous les autres personnages (mariés) y sont donc ça fait plaisir. London, la colocataire de Lola, est beaucoup plus présente qu’avant. AND TADADADA… Luke Sutter is here, ladies and gentlemen ! Pour pourrez connaître la suite des aventures d’Oliver et de Lola dans Wicked Sexy Liar qui sort en Février 2016 !!!


Avis d’Anne :
J'ai adoré les personnages, tellement attachants que ce soit Lola ou Oliver. On ressent la tension sexuelle entre eux, l'envie d'être ensemble et de ne plus se quitter, l'envie de ne pas tout gâcher entre eux parce que leur amitié est plus importante que toute autre. Les filles qui sont tombées amoureuses de leur meilleur ami comprendront leur état d'esprit, c'est déjà arrivé à certaines d'entre vous ?
Oliver est très mignon avec Lola et on voit vraiment qu'il est amoureux d'elle. Et c’est réciproque pour Lola. Bref encore une fois j'ai A-DO-RÉ ! Je suis évidemment tombée amoureuse de Oliver : intelligent,  doux, viril, discret... amoureux de sa Lola :p
On y voit beaucoup Not-Joe et le seul bémol que je peux émettre c'est qu'on ne voit pas énormément les autres personnages. Par contre Luke, l'ex de Mia, fait son apparition pour annoncer le prochain tome "Wicked Sexy Liar"…

#DarkWildNight will be out tomorrow :)

Dark Wild Night arrive demain (soit dans environ trois heures) en France ! Vous avez hâte ? Qui va se hâter vers les librairies pour ramener Loliver chez lui / elle ?


Voici un teaser pour vous faire patienter... N'oubliez pas que nous avons déjà posté plusieurs longs extraits et teasers, en plus des deux premiers chapitres !



mardi 29 septembre 2015

Un grand extrait 100% #Loliver

#‎Loliver‬ arrivent dans 2 jours en France ! Voici un extrait qui vous mettra sûrement en appétit :

© 2015 Christina Hobbs and Lauren Billings

Chapitre 7

Lola

NOUS LAISSONS LA VOITURE D’OLIVER à l’hôtel et marchons quelques blocs jusqu’au bistrot « très simple » que nous a conseillé le concierge – il n’a pas menti, le troquet mal éclairé ne sort en rien de l’ordinaire. Au centre de la salle, un bar ovale, quelques tables hautes d’un côté et, de l’autre, une scène avec de l’espace pour danser. Mais ce soir il n’y a ni groupe ni attroupement de fans. Quasiment personne.
J’ai bu seulement un verre à la Soho House, mais je me sens groggy, légère, distraite par les battements permanents de mon cœur et la présence d’Oliver pendant ces micro-vacances. En dehors de notre quotidien millimétré, loin de chez nous, tout semble soudain possible.
Nous pourrions rester à L.A. une semaine.
Nous pourrions faire comme si nous n’avions aucune responsabilité, ici ou chez nous.
Tout pourrait changer entre nous.
La vignette montre la fille, tombant en arrière : les bras écartés, les yeux clos.
Il choisit deux sièges au bar et m’aide à retirer mon manteau avant de s’installer. La sensation de ses mains m’électrise, elles sont fermes et sûres, elles ne tremblent pas en effleurant mon cou ou en prenant mon manteau. Il pose la main sur mon épaule dénudée :
– Ça te va, ici ?
J’aimerais lui demander de préciser, mais il fait un signe vers le tabouret et je réalise qu’il parle de l’endroit où nous nous trouvons et non de sa main sur mon épaule, ou du brouillage des limites de notre relation platonique.
– Très bien.
Il jette un coup d’œil au barman, lui fait signe de venir. Nous attendons en silence, l’homme nettoie un verre, le range et avance dans notre direction.
Nous ressemblons à un couple.
– Tu prendras un Manhattan ? demande Oliver.
– Oui, s’il te plaît.
Il en commande deux, remercie le barman et se tourne vers moi. Les palpitations de mon cœur s’accélèrent, j’aimerais me faire toute petite et glisser sous sa peau. Seigneur. Est-ce la définition de la passion ? Le cœur devient hybride, à moitié vôtre, à moitié sien. Le mien bat fort, comme pour s’échapper de ma poitrine. J’aimerais posséder son cœur.
Oliver interrompt mon monologue intérieur.
– Comment te sens-tu ?
Mon rythme cardiaque s’intensifie, je rougis. Derrière la joie qui m’envahit se profile une sensation moins plaisante : la peur.
L’odeur du pain frais me fait saliver.
Chaque fois que je croise un crayon, je le saisis.
Quand je désire quelqu’un, je m’inquiète.
Que se passe-t-il lorsqu’on ne parvient plus à réfléchir clairement ? Le cœur hybride dépérit en nous laissant avec seulement la moitié de ce dont nous avons besoin ?
Il doit sentir ma gêne, il me touche la joue pour que je le regarde à nouveau.
– Je parlais du film, Lola love. Du livre. De ce soir.
– Oh. (Quelle imbécile ! La panique me quitte, je me mets à sourire. Oliver éclate de rire.) C’est génial, non ?
– Je te connaissais à peine avant le début de cette aventure. Razor est sorti peu de temps après Vegas, quelle tempête depuis la publication ! Tu ne semblais pas y croire, au début. J’aurais aimé connaître la Lola d’avant. Avant même la signature du contrat.
– C’était une étudiante qui angoissait à cause des partiels et de son loyer.
Il hoche la tête et contemple ma bouche. Ouvertement.

#DarkWildNight teaser n°17 et 18

#‎DarkWildNight‬ de Christina Lauren arrive dans deux jours chez Hugo New Romance ! Vous avez hâte ?


Voici deux extraits très mignons pour faire patienter...


dimanche 27 septembre 2015

#DarkWildNight teaser n°16

Les conversations entre Not-Joe et Oliver sont la plupart du temps inutiles. Sauf une ou deux peut-être... Surtout quand c'est pour parler des talents oraux de notre Australien préféré ;p



samedi 26 septembre 2015

#DarkWildNight Chapitre 2

© 2015 Christina Hobbs and Lauren Billings


CHAPITRE 2

Oliver

– QUAND AS-TU APPRIS la nouvelle, Oliver ?
Je regarde de l’autre côté de la table et souris :
– Apprendre quoi, Harlow ?
– Ne joue pas les imbéciles. (Elle jette un coup d’œil au bar pour s’assurer que Lola s’y trouve toujours.) Quand as-tu appris que Razor Fish allait être adapté au cinéma ?
Elle nous dévisage l’un après l’autre, Joe et moi. Joe se penche pour prendre une énorme bouchée de son burger, me laissant le soin de répondre.
– Aujourd’hui.
C’est bien essayé, mais dans la mesure où Lola n’est au courant que depuis ce matin, Harlow veut connaître l’heure exacte.
Elle plisse les yeux mais retient une réplique cinglante – Lola revient avec un plateau de shots. Cette dernière me jette un petit regard et sourit avec malice. Je ne sais pas si elle s’en rend compte. Les coins de sa bouche se relèvent légèrement, elle baisse les yeux puis bat lentement des paupières, comme si elle me prenait en photo. Et si c’était le cas, on verrait un homme profondément, désespérément amoureux, sur le cliché.
Dans The Amazing Spiderman, quand on parle de Mary Jane Watson pour la première fois, ni le lecteur ni Peter Parker ne distinguent son visage. Tout ce que Peter sait, c’est que « cette jeune fille tellement charmante » plaît à sa tante.
Peter n’est pas intéressé. Si sa tante la trouve jolie, ce ne sera pas son cas. Il en est persuadé.
Sur la vignette où son visage est enfin révélé, Peter réalise à quel point elle est belle. Il se prend une grande claque : jusque-là, Peter s’est comporté comme un idiot.
C’est une bonne analogie pour décrire ma relation avec Lorelei Castle. J’ai été marié à Lola pendant exactement treize heures et demie. Si j’avais été un peu plus malin, j’en aurais profité au lieu d’estimer, parce qu’elle portait une robe courte et buvait des cocktails à Vegas, que ce n’était pas une fille pour moi.
Ce soir-là, nous étions tous ivres… et nous nous sommes tous mariés sur un coup de tête. Pendant que nos amis profanaient nos chambres d’hôtel – et s’épuisaient mutuellement –, Lola et moi nous sommes promenés en parlant de tout et de rien.
Il est facile de se confier à un parfait étranger, encore davantage quand on a bu. Au milieu de la nuit, je me suis senti soudain très proche d’elle. Les lumières du Strip s’atténuaient, dévoilant les dessous moins glorieux de la ville. Lola s’est arrêtée pour me dévisager. La lumière faisait briller le petit diamant qui orne le dessus de sa lèvre supérieure. Sa bouche rose dénuée de toute trace de rouge à lèvres m’obsédait, mais j’étais revenu sur Terre, déjà concentré sur les annulations du lendemain. Elle m’a demandé calmement si je voulais prendre une chambre quelque part. Tous les deux.
Mais… ce n’était pas ce que je voulais. Au moment où elle m’a fait cette suggestion, je savais déjà que Lola était le genre de fille en mesure de me bouleverser.
À son retour à San Diego, tout s’est accéléré. D’abord, sa bande dessinée, Razor Fish, a été publiée et s’est très rapidement hissée dans les dix meilleures ventes de comics. Puis l’album est devenu grand public, il a fait son apparition dans les librairies non spécialisées. Le New York Times a parlé de « futur blockbuster », avant même que les droits de sa bande dessinée soient achetés par un prestigieux studio de cinéma. Aujourd’hui, elle a rencontré les producteurs prêts à investir des millions dans le projet.
Je suis à peu près sûr qu’elle ne dispose pas de la moindre seconde à accorder à ses histoires de cœur et je le comprends. J’y pense assez pour deux.
Lola glisse un verre rempli d’un alcool verdâtre devant moi et lance :
– Je ne sais pas qui a inventé la tradition obligeant la fille qui fête son anniversaire à découper le gâteau… Ou cette nouvelle version selon laquelle la fille dont le film va sortir paie les shots. Je ne suis pas d’accord.
– Non, objecte Mia. Ce serait plutôt : la fille qui s’apprête à déménager à Hollywood qui achète les shots.
– Histoire de faire pénitence. À l’avance, ajoute Harlow.
Nous lui jetons tous un regard sceptique. Toute l’existence d’Harlow est liée à Hollywood. Issue d’une mère actrice et d’un père réalisateur ayant raflé plusieurs Oscars, mariée à un type qui s’apprête à devenir la star de la Chaîne Aventure, nous devons penser la même chose. Si l’ancrage à Hollywood est déterminant pour savoir qui paiera l’addition, Harlow n’y coupera pas.
Comme si elle lisait dans nos pensées, elle s’écrie :
– Ne dites rien ! Je paie la prochaine tournée.
Nous levons tous nos verres, Harlow porte un toast :
– À la personne la plus impressionnante du monde : Lorelei Louise Castle. Écrase-les tous !
Je m’écrie :
– Hourra, hourra !
Lola croise mon regard, me souriant une fois de plus comme si nous étions seuls au monde.
Nos verres s’entrechoquent – Harlow, Mia, Joe, Lola et moi avalons nos shots. Nous frissonnons d’horreur.
La colocataire de Lola, London, halète :
– Chartreuse verte. (Elle tousse en ramenant ses cheveux blonds dans un chignon flou au sommet de son crâne. Il remue quand elle secoue la tête.) Ça devrait être interdit.
J’acquiesce :
– Seigneur, c’est horrible.
– J’ai demandé à Fred de créer un cocktail appelé « Célébration », explique Lola avec une grimace, en s’essuyant la bouche du dos de la main. Désolée. J’ai envie de prendre une douche maintenant.
Mia tousse.
– Fred doit associer célébration et douleur.
Elle attrape ma bière et en boit une gorgée avant de se tourner vers Lola. J’ai rarement l’occasion de voir Mia sans qu’Ansel soit accroché à elle comme un noyé, j’apprécie de pouvoir lui parler. C’est une fille très douce et délicate, le genre de petite sœur rêvée que l’on aurait envie de prendre sous son aile.
Elle continue :
– Alors, Madame Hollywood, raconte-nous ce matin !
Lola soupire, boit une gorgée d’eau et hausse les épaules.
– Honnêtement, je n’arrive pas à y croire.
Je me laisse aller sur la banquette et l’écoute avec tendresse répéter les détails que je connais déjà. Même si je les avais entendus cent fois, j’aurais encore du mal à y croire. Je ne peux pas imaginer ce qu’elle ressent.
Lola, qui, de son propre aveu, passe plus de temps à parler aux personnages qui peuplent son imagination qu’aux individus qui l’entourent, a tout d’une fille brillante. Chaque fois que nous discutons de ses bandes dessinées, je tente de me maîtriser. Je suis influencé par l’affection que je lui porte et je ne peux pas passer ma vie à gloser sur son génie créatif. Pour couronner le tout, c’est la fille la plus intelligente et la plus sexy que je connaisse. Je ne rate jamais une occasion d’expliquer à mes clients à quel point sa bande dessinée est rafraîchissante, totalement avant-gardiste. Faire son éloge se révèle jubilatoire.
Avec Razor Fish, j’ai retrouvé le frisson que j’ai ressenti en ouvrant ma première bande dessinée, enfant.
Lola n’est toujours pas descendue de son petit nuage, étourdie par les bureaux hallucinants, plaisantant à propos du début tendu de la réunion avant l’arrivée providentielle d’Austin. J’ai besoin de prendre un peu de recul. J’avale une gorgée de bière en réfléchissant aux conséquences de ces événements pour elle. La vie de Lola est sur le point de changer. Ce qui était resté jusque-là une passion pour elle devient un travail à part entière – qui suscitera des tensions et des problèmes que je connais plus qu’elle ne s’en doute. Lola est pleine de talents, mais elle n’est pas encore entrée dans l’arène : à Hollywood, les rêves se réalisent ou se brisent pour toujours. J’aimerais parvenir à refouler le réflexe qui me pousse à m’inquiéter pour elle, à imaginer que les choses puissent mal tourner. Cela pourrait l’anéantir ou du moins bloquer sa créativité, si nécessaire à son existence. Et tout ça pour quoi ? Une maison de rêve et quelques voitures ?
J’aimerais la protéger, lui conseiller d’écouter les voix de son esprit, parce que les créatures imaginaires de Lola ont plus de profondeur que la plupart des personnes qui l’ont entourée, surtout pendant son enfance. J’ai vécu une expérience similaire, en grandissant sans frères et sœurs, avec des parents absents. Mes grands-parents m’ont récupéré quand j’étais enfant, mais à huit ans, je m’intéressais davantage à Superman ou à Batman qu’à ce que ma grand-mère regardait à la télévision ou aux gens qui venaient à la boutique de mon grand-père.
Elle arrive à la fin de ses explications – les détails logistiques pleuvent, les faits sont moins précis, le jargon prend le dessus – quand son téléphone s’illumine sur la table. Elle baisse les yeux et sursaute sur la banquette avant de me regarder longuement.
– C’est Austin !
Elle me dévisage. Moi, pas Harlow, London ou Mia. Mon cœur bat plus fort, ma poitrine se réchauffe.
Je désigne le téléphone du menton :
– Réponds !
Les mains tremblantes, elle l’attrape, manquant le faire tomber de la table, avant de répondre à la dernière minute.
– Allô ?
Je n’entends pas la réponse à l’autre bout du fil, je ne peux donc pas deviner ce qui la fait rougir et sourire avant de répliquer :
– Salut Austin. Désolée, non. J’ai failli rater ton appel.
Elle écoute attentivement, nous la scrutons tous en nous concentrant pour deviner le reste de la conversation.
– Je suis toujours un peu sous le choc, mais ça va. (Elle lève les yeux vers nous.) Oui, je suis dans un bar avec des amis… un petit bar de quartier… à San Diego ! (Elle rit.) Ce n’est vraiment pas à côté, Austin !
Quoi ?
Je fixe Harlow qui se tourne vers moi au même instant. Nous n’avons pas besoin de parler pour savoir que nous pensons la même chose. Il ne va quand même pas venir jusqu’ici ? Je jette un coup d’œil à ma montre : il est presque dix heures, c’est au moins à deux heures de route.
– Je suis ravie, moi aussi. (Elle joue avec sa boucle d’oreille.) Pour tout dire, je n’ai jamais écrit le moindre scénario, donc j’écouterai toutes tes suggestions.
Elle glousse.
Glousse.
À nouveau, mon regard croise celui d’Harlow.
Lola glousse avec nous. Elle ne glousse pas avec des gens qu’elle vient de rencontrer. À moins que cette personne ne soit moi, à Vegas – et je préfère penser que cette situation était unique, putain.
– Je suis impatiente de les entendre… Non, pas du tout, tous les avis sont importants… Je sais, désolée. Il y a du bruit ici… D’accord, je n’oublierai pas. (Elle hoche la tête.) Oui ! Promis ! (Elle glousse encore, putain.) D’accord… d’accord… Salut.
Elle raccroche et soupire en me regardant.
– C’était Austin.
Je ricane :
– J’avais cru comprendre.
Même si ça me rend malade, je comprends son enthousiasme. Il lui est agréable de ressentir une complicité pareille avec la personne qui contribuera à donner une ampleur internationale à son album.
– Il ne va pas venir de Los Angeles en voiture, si ? demande London d’une voix suspicieuse (si je ne m’abuse).
J’ai toujours apprécié London.
– Non, non ! répond Lola en souriant. C’était une plaisanterie.
Pendant quelques secondes, nous la fixons sans rien dire.
Harlow brise le silence :
– Alors, pourquoi t’a-t-il appelée, bordel ?
Lola lève des yeux étonnés.
– Euh… Il voulait prendre de mes nouvelles après notre entrevue… Il m’a parlé de ses idées pour le premier volet.
Je répète :
– Le premier volet ?
Émue, elle hoche la tête rapidement. Une mèche de ses longs cheveux effleure ses lèvres. Je ne peux pas me retenir de la replacer. Lola a le même réflexe, ses doigts se posent sur ses lèvres avant les miens.
Je retire ma main, les yeux d’Harlow lancent des éclairs. Je reste concentré sur Lola dont l’expression est indéchiffrable.
– Bordel, Oliver.
À côté de nous, London attrape son téléphone.
– Je vais faire une recherche sur cet Austin Adams.
J’ai toujours vraiment apprécié London. Je murmure, plus doucement :
– Le premier volet ?
– Il m’a dit qu’il envisageait une adaptation en trois volets, s’écrie-t-elle d’une voix aiguë. Et il veut partager ses idées avec moi.
Harlow jure, Mia pousse un cri perçant, Joe lui sourit, mais Lola se cache le visage dans les mains avec un frisson de panique.
– Bordel de merde ! s’écrie London. Ce type est sexy !
Elle tourne son téléphone vers nous.
Finalement, je n’apprécie peut-être pas London autant que je le pensais.
L’ignorant, je saisis les mains de Lola et lui rappelle d’une voix apaisante :
– C’est une excellente nouvelle. (Mais je ne peux pas m’empêcher de continuer.) Il veut en parler maintenant ? Tu vas retourner à Los Angeles demain ?
Elle secoue la tête.
– En discuter au téléphone suffira certainement. J’ai du mal à me figurer comment coécrire un scénario, alors trois… Je vais avoir besoin d’aide.
Elle plaque la main contre sa bouche.
– Pour celui-là, la collaboration est essentielle. N’est-ce pas ce qu’Austin t’a dit aujourd’hui ? (La voir aussi inquiète m’oblige à brider mes propres appréhensions.) Au deuxième ou au troisième film, tu seras sûrement bien plus en confiance. Mais c’est génial !
Elle hoche la tête avec l’air de boire mes paroles, puis ses épaules s’affaissent. Elle laisse échapper un petit rire sans indulgence pour elle-même.
– Je ne sais pas par où commencer.
Sa main moite et tremblante se pose sur la mienne.
– Tu vas commencer par boire un verre supplémentaire, lance Harlow, imperturbable.
Elle s’éloigne pour commander de nouveaux shots. Joe effleure le cou de Lola :
– Lola, tu es une rose sur un tas de fumier. Tu vas réussir.
J’acquiesce et renchéris :
– Bien sûr. Personne ne connaît cette histoire mieux que toi. Tu es là pour les guider. Les autres ne sont rien que des experts en cinéma.
Elle soupire et me regarde comme si sa survie en dépendait.
– D’accord. D’accord, répète-t-elle.
Finalement, nous ingurgitons cinq shots chacun. La conversation dérive des grandes nouvelles de Lola à un débat sans queue ni tête à propos de la fin du monde. Comme toujours, ça vient de Joe. L’adorable Lola rebondit, à grand renfort d’éclats de rire, sur chaque suggestion passionnée – zombies, champ électromagnétique, invasion d’extraterrestres. À la fin de la soirée, j’ai l’impression qu’elle a oublié toutes ses préoccupations.
– Je vous le dis, ça sera le bétail, putain. (Joe manque renverser le verre de vin d’Harlow en esquissant un geste de destruction totale.) Une maladie liée aux vaches ou aux porcs. Peut-être à la volaille.
– La rage, propose Mia d’une voix traînante.
– Non, non, pas la rage. Une maladie inconnue !
– Tu es un véritable rayon de soleil, réplique London en lui donnant une tape sur l’épaule.
– C’est couru d’avance. Ces putains de poulets vont causer notre perte.
Lola fait mine de se tirer une balle dans la tête et s’effondre dans mes bras en simulant des convulsions. Ses cheveux effleurent ma peau nue. Pour la première fois, je ne résiste pas au désir de les toucher, je plonge les doigts dans sa chevelure brune.
Soudain, elle me regarde.
– Oliver a trop bu, marmonne-t-elle.
Je dois être le seul à l’entendre. Sans réfléchir, je me mets à sourire, comme chaque fois qu’elle est près de moi.
– Pourquoi dis-tu ça ?
– Parce que tu me touches, murmure-t-elle.
– Je te touche tout le temps.
Elle secoue la tête lentement contre mon bras avant de se redresser sur la banquette.
– Comme un copain. Là, c’était différent.
Mon sang se met à bouillir dans mes veines.
– Vraiment ?
– Hum, hum, acquiesce-t-elle.
Ses paupières lourdes lui donnent l’air de somnoler.
– Désolé, Lola love.
Je repousse sa frange de la main. Théâtrale, elle secoue la tête.
– Ne le sois pas. Tu es mon héros.
J’éclate de rire, mais elle sursaute et se rassied tout à coup.
– Je suis sérieuse. Que ferais-je sans toi ? (Elle désigne Harlow.) Elle est mariée. (Elle désigne Mia.) Elle aussi est mariée.
Apparemment, London nous a entendus puisqu’elle glisse :
– Je ne suis pas mariée.
– Non, réplique Lola avec un large sourire de fille ivre. Mais tu passes ton temps à surfer. À servir au bar. À repousser les hommes.
Joe hoche la tête, London lui donne une petite tape sur la poitrine.
– Donc, Oliver est mon héros. (Elle se tourne vers moi.) Mon roc. Mon roc inébranlable. (Elle fronce les sourcils.) Mon exutoire ?
– Ta conscience.
– C’est vrai, ça ! (Lola chuchote et approche la bouche de mon oreille. Si près que mon cœur bat à toute vitesse dans ma poitrine.) Ne me quitte jamais.
– Jamais.
Seigneur, j’en suis incapable. Je voudrais la prendre dans mes bras pour la protéger de tous les gens hypocrites et avides qu’elle rencontrera forcément.
– Ne me quitte pas, m’avertit-elle en me pointant du doigt.
Je me penche pour embrasser son doigt inquisiteur. Ses yeux s’ouvrent très grands.
– Jamais.

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J'espère que vous aimez déjà Loliver, sinon je serais déçue. J'ai déjà posté le CHAPITRE 1 de Dark Wild Night hier sur le blog donc allez y jeter un coup d’œil ! N'oubliez pas que je poste des extraits inédits sur Empowr et que j'ai posté le début du CHAPITRE 3 du roman :D LET'S GO : empowr.com/christinalaurenfrance

vendredi 25 septembre 2015

#DarkWildNight Chapitre 1

© 2015 Christina Hobbs and Lauren Billings

CHAPITRE 1

Lola

J’ESQUISSE MENTALEMENT LA SCÈNE en suivant la réceptionniste dans le couloir au sol de marbre :
Une femme, juchée sur des talons de quinze centimètres. Ses jambes sont interminables, elle ondule des hanches à chaque pas.
Ses hanches balancent à gauche.
Ses hanches balancent à droite.
Ses hanches balancent à gauche.
Benny, mon agent, se penche vers moi et murmure :
-          Tu n’as aucune raison d’être nerveuse.
-          Ça va, je t’assure.
C’est un mensonge. Il se redresse et me répond par un reniflement.
-          Le contrat est déjà finalisé, Lola. Tu es ici pour signer, pas pour leur en mettre plein la vue. Souris ! C’est le meilleur moment.
J’acquiesce en m’efforçant de me convaincre qu’il a raison.
Regarde ce bureau ! Regarde ces gens ! Des lumières partout ! Une ville gigantesque ! Peine perdue. Je scénarise et dessine Razor Fish depuis mes onze ans, le meilleur moment, pour moi, a été sa création. Déambuler dans un couloir immaculé jalonné de bureaux vitrés et décoré d’affiches de cinéma pour signer le contrat à sept chiffres de l’adaptation cinématographique me terrifie.
Mon ventre se serre, je me réconforte en imaginant la vignette.
Ses hanches balancent à droite.
Ses hanches balancent à gauche.
Ses longues jambes montent jusqu’au ciel.
La réceptionniste s’arrête devant une porte et l’ouvre.
-          Nous y sommes.
Les bureaux du studio sont sophistiqués à outrance. L’immeuble entier ressemble à un château à l’architecture moderne, avec ses murs recouverts d’aluminium brossé et de marbre, ses portes vitrées, ses meubles de marbre ou de cuir noir. Sûr de lui, Benny entre, traverse la salle de conférence pour serrer la main des producteurs de l’autre côté de la table. Je le suis d’un pas hésitant. La porte vitrée se ferme lourdement, le bruit sourd du verre qui claque contre le métal résonne dans la pièce, suscitant plusieurs exclamations de surprise.
Seigneur.
Ces derniers mois, j’ai vu assez de photos de moi prises dans des situations stressantes en public pour savoir qu’à cet instant, je n’ai pas l’air décontenancé. Je ne baisse pas la tête avec l’air de m’excuser d’être ici, je ne m’avachis pas, je ne grimace même pas quand la porte se ferme si bruyamment. Pourtant, tout mon corps se tend. Apparemment, ma seule qualité consiste à dissimuler mon malaise.
Le New York Times a fait une critique dithyrambique de Razor Fish mais a estimé que j’étais « timide » lors des interviews où je me considérais charmante et pleine d’entrain. Le Los Angeles Times a décrit notre conversation téléphonique comme une « série de longues pauses pensives suivies de réponses monosyllabiques » alors que j’avais conté à mon ami Oliver que je pensais les avoir submergés d’informations.
Quand je me tourne vers les productrices (des femmes, uniquement), aucune surprise : elles sont aussi raffinées que le bâtiment dans lequel elles travaillent. Personne ne commente mon entrée fracassante, même si je serai prête à jurer que l’écho de la porte qui a claqué s’est répercuté dans toute la pièce, le temps que j’avance jusqu’à la table.
Avec un clin d’œil, Benny me fait signe de m’asseoir. Je tire une chaise rembourrée de cuir, lisse ma robe sur mes cuisses et m’y installe avec précaution.
Mes mains sont moites, mon cœur bat la chamade. Je compte plusieurs fois jusqu’à vingt pour refouler la vague de panique toute prête à me submerger.
La vignette montre la fille, le menton relevé, la poitrine en feu.
-          Lorelei, quel plaisir de vous rencontrer enfin.
Je lève les yeux vers la femme qui vient de parler et serre sa main tendue. Ses cheveux blonds brillent, son maquillage et ses vêtements sont si parfaits qu’ils lui donnent une apparence presque inhumaine. Je devine, grâce à mon étude du site internet d’IMDb ce matin, qu’il s’agit d’Angela Marshall, la productrice qui, avec son collaborateur Austin Adams, s’est battue pour acquérir les droits de Razor Fish dans la guerre des surenchères dont j’ignorais l’existence jusqu’à la semaine dernière.
Sur la photo, ses cheveux étaient rouges. Mon regard se pose sur la femme installée à sa gauche. Peau caramel, chevelure noire, immenses yeux noisette – certainement pas Angela Marshall. La seule personne que je serais capable de reconnaître aux clichés des magazines, c’est Austin, mais en dehors de Benny, il n’y a aucun homme dans la salle.
-          Ravie de vous rencontrer…
Mon ton est interrogateur, parce qu’il me semble que c’est d’ordinaire le moment des présentations. La poignée de main s’éternise, je ne sais pas à qui adresser mes effusions de gratitude. Pourquoi les gens ne se présentent-ils pas ? Suis-je censée connaître tout le monde ici ?
Lâchant ma main, la femme finit par dire :
-          Angela Marshall.
S’agit-il d’un test déguisé ? Je répète :
-          Ravie de vous rencontrer. Je n’arrive pas à croire…
Ma phrase reste en suspens, elles m’observent toutes, attendant la fin. Honnêtement, je pourrais parler des choses incroyables qui me sont arrivées pendant des semaines.
Je n’arrive pas à croire que Razor Fish soit finalement publié.
Je n’arrive pas à croire que les gens achètent l’album.
Et je n’arrive vraiment pas à croire que des personnes aussi élégantes, travaillant dans cet énorme studio de cinéma, désirent faire un film de ma bande dessinée.
Benny vient à ma rescousse avec un petit rire gêné :
-          Nous sommes conscients de la chance incroyable que vous nous offrez. Nous sommes réellement enchantés d’en arriver là. Enchantés.
La femme installée à côté d’Angela lui adresse une expression du genre oh, je n’en doute pas une seule seconde, Benny s’est taillé la part du lion dans cette signature : vingt pour cent d’une somme énorme. Ce qui me rappelle que j’y gagnerai encore plus que lui : ce contrat va changer ma vie pour toujours. Nous sommes sur le point de signer, de discuter du casting, du calendrier.
La vignette montre la fille, qui se réveille en sursaut, une barre d’acier lui transperce le dos.
Je tends la main à l’autre femme.
-          Bonjour, désolée, je n’ai pas entendu votre nom. Je suis Lola Castle.
Elle se présente comme Roya Lajani et baisse les yeux vers les documents étalés devant elle. Elle inspire profondément, mais la porte s’ouvre en grand au moment où elle ouvre la bouche. Austin Adams fait irruption dans la salle, procédé par une rumeur de sonneries de téléphone, de talons qui claquent dans le couloir et de voix venant des bureaux adjacents.
-          Lola ! s’écrit-il de sa voix chaleureuse. (La porte claque derrière lui. Il jette un coup d’œil à Angela.) Maudite porte. Quand est-ce que Julie va enfin se décider à la faire réparer ?
Angela lui fait signe de ne pas s’inquiéter et le dévisage, étonnée. Austin ne prend pas la chaise qu’elle désigne à côté d’elle, il choisit de s’installer à ma droite. Il s’assied avec un large sourire.
-          Je suis l’un de vos premiers fans, dit-il sans préambule. Honnêtement, je suis très impressionné.
-          Je… waouh… (Un petit rire nerveux m’échappe.) Merci.
-          Dites-moi que vous travaillez sur la suite. Votre style, vos histoires… Je suis conquis.
Je baisse la tête.
-          Ma prochaine bande dessinée sortira à l’automne. Elle s’appelle Junebug.
Je perçois l’excitation d’Austin avant d’ajouter :
-          Je travaille encore dessus.
Je lève les yeux, il secoue la tête, l’air émerveillé.
-          Resterez-vous dans le genre fantastique ? (Ses yeux brillent, son sourire s’adoucit.) Vous rendez-vous compte que vous êtes à l’origine de la prochaine grosse production d’Hollywood ?
D’ordinaire, une phrase pareille me rendrait sceptique – recevoir des compliments sans aucun fondement me met mal à l’aise. Mais Austin a beau être un producteur et un réalisateur de premier plan, je n’ai aucun doute sur sa sincérité. C’est un bel homme, à l’apparence totalement négligée : ses cheveux blond vénitien ont l’air d’avoir été coiffés à la main, il n’est pas rasé de près, porte un vieux jean, une chemise mal boutonnée, le col mal mis. Un type totalement débraillé, malgré des vêtements hors de prix.
-          Merci.
Je croise mes doigts pour me retenir de tripoter mon oreille ou mes cheveux.
-          Je le pense vraiment. (Concentré sur mon visage, il appuie ses coudes sur ses cuisses. Je ne sais même pas s’il a remarqué Benny. Mes phalanges virent au blanc.) Certes, on est censés le dire de toute manière, mais dans votre cas, c’est la vérité la plus pure. Je n’arrivais pas à lâcher votre BD. J’ai tout de suite dit à Angela et à Roya que nous devions en acquérir les droits.
-          Nous étions d’accord, s’immisce Roya.
Je réfléchis intensément à une autre réponse qu’un remerciement supplémentaire.
-          Eh bien. C’est génial. Je suis ravie d’être parvenue à intéresser mes lecteurs.
-          Intéresser ? (Il glousse en jetant un coup d’œil à sa chemise avant de marquer une pause.) Bordel de merde. Je ne suis même plus capable de boutonner correctement ma chemise.
Je me mords la lèvre pour m’empêcher d’éclater de rire. Avant son irruption dans la pièce, j’étais à deux doigts de sombrer dans un silence angoissé. J’ai grandi en achetant mes vêtements dans des magasins discount, nous avons vécu grâce aux allocations de mon père pendant des années, je conduis toujours une Chevy de 1989. je ne réalise pas encore à quel point ma vie va changer, et les « dames de fer » de l’autre côté de la table n’ont fait qu’ajouter à l’atmosphère hautaine dans la salle. En revanche, j’ai la sensation que je pourrais travailler avec Austin.
– J’imagine qu’on vous a déjà posé la question, parce que j’ai lu vos interviews. Mais j’ai envie de l’entendre de votre bouche, comme un scoop. Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire cette bande dessinée ? D’où l’inspiration vous est-elle vraiment venue ?
En effet, on m’a déjà posé la question – tellement de fois que je donne toujours la même réponse calibrée : Pour moi, le personnage de la « super-héroïne » est essentiel dans la mesure où il offre l’opportunité d’aborder la question des graves déséquilibres sociaux et politiques liés au genre, dans la culture populaire et dans notre société. J’ai créé Quinn Stone pour qu’elle ressemble à une fille lambda, dans l’esprit de Clarisse Starling ou de Sarah Connor : elle devient une héroïne par sa propre volonté. Quinn rencontre un homme étrange, à moitié poisson, venant d’une autre dimension temporelle. Cette créature, Razor, aide Quinn à trouver le courage de se battre pour elle-même et pour sa communauté. Ensuite, il s’attache à elle et réalise qu’il ne veut pas la laisser partir. L’idée m’est venue après un rêve que j’ai fait. Un homme très musclé recouvert d’écailles se trouvait dans ma chambre et m’ordonnait de ranger mon armoire. Pendant le reste de la journée, je me suis demandé ce qui se serait passé s’il m’était réellement apparu. Je l’ai appelé Razor Fish. J’ai imaginé que mon Razor se ficherait pas mal du désordre de mon armoire, qu’il m’inciterait plutôt à me battre pour mes idéaux.
Mais ce n’est pas la réponse qui me vient aujourd’hui.
– J’étais en colère. J’avais l’impression que les adultes entraient dans deux catégories : les cons et les ratés. (Les yeux verts d’Austin s’écarquillent, il soupire, hoche la tête avec l’air de comprendre.) J’étais en colère contre mon père parce qu’il se laissait aller, contre ma mère parce que c’était une poule mouillée. C’est pour cette raison que j’ai rêvé de Razor Fish : il est impitoyable et ne comprend pas toujours Quinn mais, au fond, il l’aime et veut prendre soin d’elle. Au départ, il ne cerne pas les spécificités de son existence humaine, mais il l’entraîne à se battre puis finit par se reposer sur elle… Cette histoire était la récompense que je m’octroyais après avoir fini la vaisselle et mes devoirs, seule le soir.
Le silence envahit la pièce. Je ressens le besoin inhabituel de continuer à parler.
– L’idée que Razor commence à apprécier les faiblesses qui font la force de Quinn me plaisait. Quinn est maigrichonne, timide. Elle n’est pas bâtie comme une Amazone. Ses pouvoirs sont plus subtils : ils reposent sur ses capacités d’observation. Elle sait ce qu’elle veut. Je voulais faire en sorte qu’on le ressente à la lecture. Il y a beaucoup de violence et d’action dans l’album, mais Razor n’est pas bluffé quand elle arrive enfin à donner un coup de poing correct. Elle l’impressionne en se confrontant à lui.
Je jette un coup d’œil à Benny. Je n’ai jamais tenu des propos aussi sincères en parlant de ma vie et de mon livre. La surprise se peint sur son visage.
– Quel âge aviez-vous quand votre mère est partie ? demande Austin, perspicace.
Il me parle comme si nous étions seuls, il m’est facile d’imaginer que c’est le cas. Les autres restent silencieux.
– Douze ans. Juste après le retour d’Afghanistan de mon père.
Le silence semble s’alourdir encore après cette dernière déclaration. Austin finit par soupirer.
– Eh bien, ça craint vraiment.
Finalement, j’éclate de rire.
L’air captivé, il se penche vers moi.
– J’ai adoré cette histoire, Lola. J’ai adoré vos personnages. Nous avons dégoté un scénariste qui va en faire un film du tonnerre. Vous connaissez Langdon McAfee ?
Je secoue la tête, embarrassée parce que je devine à son ton de voix qu’il est célèbre. Austin fait un geste de la main.
– Il est génial. Ouvert d’esprit, malin, organisé. Il veut écrire le scénario en collaboration avec vous.
Cette révélation inattendue me prend de court – moi, coécrire un scénario pour le cinéma ! Je laisse échapper un petit halètement d’étonnement.
Austin continue à parler :
– J’ai envie d’instaurer une véritable communication, d’accord ? (Il hoche la tête, comme si j’avais répondu.) J’ai envie que le film corresponde à vos attentes. (Il sourit encore.) J’ai envie de vous aider à transformer votre rêve en réalité.
-
– RACONTE-MOI ENCORE LA CONVERSATION en détail, demande Oliver. Je ne suis pas tout à fait sûr que tu aies parlé anglais la première fois.
Il a raison. J’ai à peine repris mon souffle depuis mon arrivée dans sa librairie de comics, Downton Graffick, alors pour ce qui est d’articuler… Je n’ai pas cessé de bafouiller. Quand je suis entrée, Oliver a levé les yeux et m’a souri avec douceur. Ensuite, je me suis mise à débiter un millier de mots incohérents, des émotions au kilo, et son sourire s’est lentement décomposé. J’ai passé les deux heures de route qui séparent Los Angeles de San Diego au téléphone avec mon père, à tenter de prendre de la distance. Mais je n’ai manifestement pas réussi : tout expliquer à mon meilleur ami rend la chose encore plus surréaliste.
Depuis le début de notre amitié, il y a six mois, Oliver ne m’a jamais vue dans un état pareil : bégayant, le souffle court, au bord des larmes tant je suis bouleversée. D’ordinaire, je me flatte d’être calme, imperturbable, même avec mes amis. Quand j’ai appris que Razor Fish serait publié par Dark Horse, je n’ai pas eu la même réaction. Malgré tous mes efforts, je ne m’en remets pas.
Ils
vont transformer
les rêves de mon enfance
en film.
– D’accord. (Je prends une grande inspiration et répète plus lentement.) La semaine dernière, Benny m’a appelée et m’a parlé d’une proposition d’adaptation cinématographique.
– Je croyais qu’il n’avait obtenu aucune réponse…
Je le coupe.
– Il n’avait aucune nouvelle depuis un mois. Mais c’est toujours le calme avant la tempête, tu comprends ? Ce matin, il m’a raconté que l’acquisition des droits avait été mouvementée… (Je plaque une main contre mon front.) Je transpire. Regarde-moi, je transpire.
Il me lance un regard bienveillant et rit, avant de secouer la tête et de se concentrer sur le carton qu’il ouvre au cutter.
– C’est incroyable, Lola. Continue, je t’écoute.
– Columbia et Touchstone ont gagné. Nous y sommes allés ce matin et nous avons rencontré des gens là-bas.
– Et ? (Il lève les yeux vers moi en sortant une pile de livres du carton.) Ils t’en ont mis plein la vue ?
– Hum…
Je me rappelle le moment où Austin s’est intéressé aux autres. Soudain, la réunion s’est transformée en une succession d’acronymes et d’instructions incompréhensibles. Déterminer les disponibilités de Langdon pour commencer le script, voir s’il est possible de transmettre le P&L à Mitchell à midi.
– Oui. Certains n’ont pas beaucoup parlé, ils avaient l’air coincés. Mais le producteur exécutif, Austin Adams, est tellement sympathique. J’étais si bouleversée que je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. (Je passe une main dans mes cheveux et lève les yeux vers le plafond.) C’est beaucoup trop d’un coup. Un film.
– Un film, répète Olivier.
Je le regarde, il me détaille de ses yeux bleus chaleureux et pleins de mystère.
Il humecte ses lèvres, je détourne le regard. Oliver est mon ex-mari et mon coup de cœur actuel, qui restera à sens unique. Il n’a jamais été question d’un vrai mariage entre nous. C’était le-truc-à-faire-à-Vegas.
Bien sûr, les deux autres couples qui se sont formés là-bas – nos amis Mia et Ansel ainsi qu’Harlow et Finn – filent le parfait amour. Mais Oliver et moi (surtout après quelques verres) aimons souligner le fait que nous sommes les seuls à avoir joué la carte du mariage d’un soir à Vegas comme des gens raisonnables. Seulement des regrets, une annulation et une gueule de bois. Étant donnée la distance émotionnelle qu’il a toujours instaurée entre nous, il doit réellement le penser. Quant à moi…
– Et ce n’était pas juste « on adore l’idée, mettons une option dessus, on verra ». Ils ont acheté les droits, ils ont déjà le nom d’un réalisateur en tête. Nous avons parlé de possibilités de casting aujourd’hui. Un spécialiste des effets spéciaux a demandé à être mis sur le projet.
– Hallucinant.
Il me scrute avec attention. Si je ne connaissais pas aussi bien Oliver, je pourrais penser qu’il fixe ma bouche. Mais je lis en lui comme dans un livre ouvert : il me regarde simplement pendant que je parle. Il possède un don pour écouter les gens.
– Et… je vais coécrire le scénario !
J’exulte. Il écarquille les yeux.
– Lola. Lola. Bordel de merde !
Je me lance dans un récit exhaustif de la réunion de ce matin, Oliver continue d’ouvrir les cartons de la dernière livraison de comics en me jetant un coup d’œil de temps à autre, assorti d’un petit sourire. Je pensais qu’avec le temps, je parviendrais à déchiffrer ses pensées, à prévoir ses réactions. Mais il est toujours aussi énigmatique. L’appartement que je partage avec mon amie London est situé à seulement deux rues de la librairie d’Oliver, je le vois presque tous les jours mais je suis toujours en train de tenter de déchiffrer ce qu’il a pu vouloir dire par telle expression, une réponse évasive, un sourire persistant. Si j’étais Harlow, je demanderais, tout simplement.
– Et tu as hâte de voir l’adaptation sur grand écran ? C’est tellement soudain que je ne t’ai même pas posé la question. Certains artistes refusent d’adapter leurs œuvres.
– Tu plaisantes ? (Comment peut-il sérieusement me poser la question ? La seule chose que j’aime plus que les comics, ce sont les films de super-héros adaptés de comics.) La pression est énorme, mais c’est merveilleux.
Je me souviens de l’existence d’un mail avec dix-sept scénarios joints à parcourir pour « me donner des idées ». Une vague de malaise m’envahit.
– C’est un peu comme construire une maison. J’ai envie d’arriver tout de suite au moment où je vais y vivre, et faire l’impasse sur la phase où je choisis tous les meubles.
– J’espère juste qu’ils ne prendront pas George Clooney pour jouer ton Batman.
Je hausse les sourcils.
– Ils ont le droit de faire intervenir George Clooney à n’importe quel moment dans mon film, Monsieur.
Not-Joe, l’unique employé de Oliver, un toxicomane à crête que nous apprécions tous, émerge de derrière les étagères.
– Clooney est gay. Tu es courant, n’est-ce pas ?
Oliver et moi l’ignorons volontairement.
– Je pense que fréquenter George Clooney devrait faire partie de la liste des cent choses à faire avant de mourir.
– Tu veux dire, coucher avec George Clooney ? demande Oliver.
– Exactement.
Oliver acquiesce, range des stylos dans un tiroir.
– Moi aussi, fais-moi penser à l’ajouter à la liste des cent choses à faire avant de mourir.
– On est sur la même longueur d’onde, voilà pourquoi je suis ton amie. (Parler à Oliver revient à prendre une dose de Xanax. Il est tellement apaisant.) Gay ou hétéro, se taper George Clooney est un must.
– Il est tellement gay, répète Not-Joe, plus fort cette fois.
Oliver laisse échapper une expression sceptique en lui jetant un coup d’œil.
– Je ne crois pas que ce soit le cas. Il est marié.
– Vraiment ? Mais s’il était gay, tu te le ferais ? insiste Not-Joe.
Je lève une main.
– Oui, absolument.
– Je ne te posais pas la question à toi, réplique Not-Joe en me désignant du doigt.
– Qui est l’actif et qui est le passif ? demande Oliver. Je prends George Clooney ou je me fais prendre par lui ?
– Oliver. C’est George Clooney, putain. Il ne se fait pas prendre !
Je marmonne :
– Cette blague est nulle.
Ils m’ignorent tous les deux. Oliver hausse les épaules.
– Ouais d’accord. Pourquoi pas ?
Je m’immisce encore :
– On perd des points de QI.
Not-Joe fait mine de saisir un homme imaginaire par les hanches et balance son corps d’avant en arrière.
– Ça. Tu le laisserais faire ?
Oliver hausse les épaules.
– Joe, je vois parfaitement la scène. Je sais à quoi ça ressemble, le sexe entre mecs. Mais, à coucher avec un mec, je crois que je choisirais Batman.
Je claque des doigts devant son visage.
– Pourrait-on revenir à la conversation sur l’adaptation cinématographique de ma bande dessinée ?
Oliver se tourne vers moi et sourit avec une telle douceur que je fonds littéralement.
– Tout à fait. C’est génial, Lola. (Il hoche la tête, son regard bleu plongé dans le mien.) Je suis tellement fier de toi, putain.
Je souris en me mordillant la lèvre inférieure. Quand Oliver me contemple, je suis toute chose. Mais il s’affolerait s’il me voyait rougir en lui parlant. Ce n’est pas notre genre.
– Comment comptes-tu fêter ça ?
Je regarde les alentours en soulignant l’évidence d’un mouvement de tête.
– Organiser une soirée ici ? Je ne sais pas. Je devrais peut-être commencer par travailler sur le scénario.
– Non, en ce moment, tu es toujours en déplacement. Et quand tu es ici, tu travailles sans arrêt.
Je siffle.
– Dixit le mec qui ouvre sa librairie jusqu’à l’aube…
Oliver me dévisage.
– Ils produisent ton film, Lola love. Tu dois célébrer ça ce soir.
– Par exemple chez Fred’s ? (Notre bar habituel.) Pourquoi faire semblant d’être cool ?
Oliver secoue la tête.
– Allons en centre-ville, comme ça tu ne te préoccuperas pas de prendre le volant ensuite.
– Mais tu seras obligé de rentrer à Pacific Beach.
Not-Joe fait semblant de jouer du violon entre nous.
– Ça ne fait rien. Je ne pense pas que Finn et Ansel soient là, mais je vais appeler les filles. (Il se gratte la joue.) J’aimerais t’inviter à dîner quelque part, mais je…
– Oh Seigneur, ne t’en fais pas pour ça.
L’idée qu’Oliver quitte sa librairie pour dîner avec moi me donne le tournis et me panique totalement. Ce n’est pas comme si la boutique allait prendre feu s’il partait un peu plus tôt, mais je n’arrive pas à rationaliser l’information.
– Je vais rentrer chez moi et hurler aux quatre coins de ma chambre puis me préparer à boire avec excès.
Son sourire me réchauffe de l’intérieur.
– C’est un bon programme.
– Je pensais que tu sortais avec une fille ce soir, lance Not-Joe à Oliver.
Il soulève une énorme pile de livres. Oliver pâlit.
– Non. Ce n’est pas… je veux dire… non. Non.
– Une fille ?
Je lève les sourcils en essayant d’ignorer la brûlure douloureuse au creux de mon ventre.
– Ce n’est rien du tout. Juste la fille qui travaille de l’autre côté de la rue…
– Allison le Canon, chantonne Not-Joe.
Mon cœur se serre. Ce n’est pas « juste la fille qui travaille de l’autre côté de la rue » mais une fille dont l’intérêt pour Oliver est manifeste depuis un moment. Je m’efforce d’avoir l’air ravie pour lui.
– Arrête !
Je lui donne une tape sur l’épaule et ajoute avec un accent français théâtral :
– Une fille très mignonne.
Oliver grogne en frottant là où je l’ai frappé, comme si je lui avais fait mal.
– Elle voulait m’apporter à dîner ici.
– Ouais, et te sauter dessus, le coupe Not-Joe.
– Elle est juste sympa. (Je remarque l’effort dans sa voix.) De toute façon, je préfère fêter la sortie du film de Lola. J’enverrai un texto à Allison pour lui demander de reporter.
Je suis certaine qu’Allison le Canon est une fille sympathique, mais depuis que je sais qu’Oliver a son numéro de téléphone, qu’il peut lui envoyer un message pour reporter, je
souhaite secrètement qu’elle se fasse renverser par un train. Je lui souhaite toutes les malédictions classiques. Allison est jolie, pleine d’entrain, si petite qu’elle pourrait tenir dans mon sac de voyage. C’est la première fois que je réalise qu’Oliver pourrait avoir une petite copine, la première fois que j’envisage cette possibilité depuis que nous sommes amis. Nous nous sommes mariés et nous avons divorcé en vingt-quatre heures, il est certain que je ne lui plais pas, mais jusque-là, il n’avait jamais parlé d’une autre fille.
Comment suis-je censée réagir ?
Je décide à l’issue d’une réflexion intense. Avoir l’air détendue… Heureuse pour lui.
– Demande-lui de reporter, je lance avec le sourire le plus authentique possible. Elle est jolie. La prochaine fois, emmène-la chez Bali Hai, c’est tellement chouette.
Il lève les yeux.
– J’ai envie d’y aller depuis des mois, tu adores cet endroit. Tu devrais venir avec nous.
– Oliver, tu n’as pas le droit de m’inviter quand tu vois une fille.
Il écarquille les yeux derrière ses lunettes.
– Mais non. Je ne… je n’ai jamais pensé… Lola, je n’ai aucune envie de la draguer.
Bon, Allison ne lui plaît pas. Je me décontracte soudain et fixe un point sur le comptoir pour m’empêcher de sourire.
Après avoir respiré profondément, je parviens à ravaler un rictus de satisfaction.
Je lève les yeux, il me scrute, l’expression aussi calme que la surface d’un lac.
J’aimerais lui demander : à quoi penses-tu ?
Mais je n’en fais rien.
– Lola… commence-t-il.
Je déglutis, incapable de m’empêcher de cligner des yeux – juste quelques secondes – pour m’arracher à la contemplation de sa bouche charnue. Sa lèvre inférieure est aussi rebondie que sa lèvre supérieure. Des lèvres pleines mais pas féminines. J’ai dessiné sa bouche de mémoire une centaine de fois : les lèvres à peine ouvertes, les lèvres fermées. Les lèvres étirées dans un petit sourire ou une grimace pensive. Ses dents plantées dans ses lèvres ou la bouche ouverte dans un halètement obscène.
Je compte jusqu’à deux et plante mon regard dans le sien.
– Ouais ?
Il met une éternité à répondre, j’ai le temps d’envisager un million de possibilités.
As-tu déjà envisagé de m’embrasser ?
Et si on baisait dans l’arrière-boutique ?
Et si on jouait à Batman et Catwoman ?
Mais il demande simplement :
– Quelle a été la réaction d’Harlow quand tu lui as parlé du film ?
J’inspire profondément, l’image de sa bouche sur la mienne se dissipe.
– J’étais sur le point de l’appeler.
Je me rends compte soudain de ce que je viens de dire.
Oliver lève les sourcils si haut qu’ils disparaissent dans ses cheveux. À côté de lui, Not-Joe laisse échapper un petit cri de surprise. Comme si la police était là ou plutôt comme si Harlow venait d’entrer, prête à nous massacrer par ma faute.
– Oh meeeeeerde, comment ai-je pu oublier ? (Je plaque une main sur ma bouche. J’appelle toujours Harlow après mon père. Elle me tuerait si elle savait que j’ai annoncé la nouvelle à Oliver avant de la mettre au courant.) À quoi pensais-je en t’en parlant en premier ? (Terrifiée, j’avance d’un pas.) Vous n’avez pas intérêt à lui dire que vous avez su avant elle et que je suis ici depuis… 
– Une demi-heure, ajoute Not-Joe, serviable.
– Une demi-heure ! Elle nous découpera en petits morceaux et nous enterrera dans le désert !
– Alors appelle-la tout de suite, bordel, réplique Oliver en me désignant du doigt. Je n’ai aucune envie de voir Harlow débarquer ici avec une hache.

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Nous allons poster le Chapitre 2 de Dark Wild Night également dans quelques minutes sur Empowr donc n'hésitez pas à nous suivre ;) empowr.com/christinalaurenfrance ! (Vous aurez peut-être aussi le troisième tome s'il y a du monde.)